01.04.2008 La dysidrose L'eczéma est la plus fréquente des maladies de la peau. Une poussée d'eczéma sedéroule en 4 phases successives: . La première phase,"érythémateuse", la peau est rouge vif, soulevée par de minuscules vésicules qui lui donnent un aspect granité. · A la deuxième phase,"vésiculeuse", la plaque d'eczéma s'étend progressivement, les vésicules grossissent, la débordent,donnant à l'ensemble un aspect mal limité, émietté. Les démangeaisons sont très importantes. · Ce qui aboutit à latroisième phase, "suintante", chaque vésicule spontanément ou à l'occasion du grattage, va se rompre etlibérer un liquide clair qui "empèse" le linge. . Enfin, à la quatrième phase, "croûteuse", le liquide sèche, la plaque d'eczéma se couvre de croûtes qui se détachent, tombent enlaissant la peau rouge, puis la guérison survient sanscicatrice. En fait, les poussées de vésicules se succèdent, les différentes phases coexistent,donnant un aspect bigarré à la peau. Certaines phases peuvent manquer (par exemple, le suintement dans l'eczéma sec), mais les démangeaisons (prurit) sont constantes. En fonction de la localisation, certains stades peuvent prendre plus d'ampleur (par exemple dans les zones où la peau est lâche comme les paupières et les organes génitaux, I'œdème distend les tissus). Les vésicules peuvent confluer en bulles comme sur lespaumes et les plantes ("dysidrose"). L'évolution peut être marquée par certaines complications: le grattage favorise la surinfection (impétigo). Parfois, les crises se renouvellent sans cesse, l'eczéma devient chronique, la peau finit pas s'épaissir, se craqueler comme l'écorce d'un arbre: c'est l'eczéma lichénifié.

La dysidrose: les vésicules prurigineuses restent localisées aux paumes, à la face latérale des doigts et auxplantes. On la rencontre surtout chez l'enfant et l'adulte jeune.L'évolution en est imprévisible, se cantonnant à quelques crises ou devenant désespérément chronique. Il est des cas où l'on incrimine le rôle de la sueur (poussées estivales). Il existedes formes en rapport avec une mycose entre les orteils, uneallergie de contact (nickel). Mais dans la majorité des cas, la cause reste inconnue.

Les moyens dont on dispose pour traiter le mal: Diminuer la sécheresse cutanée en utilisant des savons doux, des huiles, desémollients (cérat, cold cream, crèmes hydratantes variées ducommerce). Préférer les douches aux bains prolongés, éviter l'eau trop chaude. Cette partie du traitement intervient aussibien pendant les poussées que dans les phases de rémission. Les antiseptiques doux, nonalcoolisés (Hexomédine, Septivon, Cytéal, etc.) luttent contre la surinfection. On peut être amené à utiliserune courte antibiothérapie générale. Les antihistaminiques (Primalan,Tinset, etc.), souvent prescrits au long cours, calment lesdémangeaisons. Les corticoides locaux restentle traitement indispensable lors des poussées. Bien utilisés,ils sont inoffensifs. L'application en est limitée aux zones atteintes, en petites quantités. Le choix de la crème dépend de l'âge du patient et de la zone à traiter. L'utilisation en restera limitée dans le temps, avec un arrêt progressif pouréviter une rechute à l'arrêt. Ils ne seront pas utilisés entre les poussées. Les autres possibilitésde traitement: les cures thermales (La Roche Posay, Uriage,Avène) peuvent être utiles. Les traitements d'exception: la photothérapie, où l'on utilise les ultraviolets pour passer un cap difficile et permet d'économiser les corticoïdes; la cyclosporine, par voie orale, dans des formes très sévères, peut se discuter exceptionnellement. Dr E. Sauque ­ Vincennes